Mon (baby) blues

23 mars 2019


J'ai mis du temps avant d'écrire cet article car il me replongeait trop dans des sentiments que j'avais envie d'enfouir... Une certaine culpabilité éprouvée envers cette période. Je "regrette" d'avoir eu ce baby blues et en même temps je n'y peux absolument rien !

J'ai aussi énormément hésité avant de poster. Je ne savais pas si je me sentais légitime de parler de mon ressenti car pas mal de personnes m'ont dit "mais enfin ce n'est pas un vrai baby blues que tu as vécu ! Certaines femmes dépriment réellement sur la durée et ont un rejet du bébé !"... Toujours ce besoin de se comparer aux autres et de recevoir des avis extérieurs alors que chaque grossesse/maternité est unique. Finalement, il s'avère que j'ai tout de même vécu une réelle dépression post-partum.
Puis, de la même manière que mon récit d'accouchement, je me suis imaginé qu'il pourrait peut-être rassurer certaines Mamans qui se posent des questions sur ce qu'elles sont en train de vivre (même si il y a toujours pire ailleurs). Vous l'avez compris, je suis dans le partage quoi ;-)

Pourquoi "baby" entre parenthèses ? Parce-que justement, il y a pire. Mais il y a aussi ces femmes qui ne vivent pas de chute d'hormones aussi forte. Quoiqu'il en soit, chez moi, elle s'est bien (bien !) faite ressentir ...

Le séjour à la maternité était un vrai havre de paix. Un plaisir suspendu. Chaque jour qui s'écoulait sous la magnifique lumière de notre chambre était magique ! A l'image de la photo qui illustre cet article. Les auxiliaires étaient adorables avec nous, la maternité nous a très bien encadrés et chaque heure qui passait nous permettait de découvrir encore plus notre petit amour. J'avais tout de même une petite appréhension au fond de moi quant au retour à la maison... On a tellement imaginé cette maison avec une vie de famille qu'être confrontés à son arrivée me faisait grandement paniquer.
Et puis, il y a eu ce jour, ce 18 Février (jour de ma DPA d'ailleurs !) où nous sommes rentrés chez nous.

Sur le moment j'ai trouvé ça génial ! Retrouver ma maison, mes odeurs, mon chat, ma cuisine, ma petite vie avec notre petit Axel en plus, c'était le comble du bonheur ! Et puis très vite, j'ai commencé à me poser mille questions ... Des questions pas du tout à l'ordre du jour d'ailleurs.
"Comment je vais gérer le retour au boulot du Papa?"
"Comment ça se passera si je dois tirer mon lait?"
"A partir de combien de temps un bébé allaité fait-il ses nuits?"
"Vais-je reconnaitre ses pleures?"
"Et si il a mal au ventre, comment gérer?"
"Est-ce que je peux lui donner une tutute?"
"Comment je vais organiser mes journées?"
"Mais j'ai besoin de sommeil moi, comment je vais faire si il me réveille trop souvent?"
"Comment descendre l'escalier avec lui dans les bras?"
...

Et j'en passe. Bref, oui, je suis une fille qui est assez anxieuse comme vous pouvez le constater, héhé.

Je me suis mise à chercher des réponses sur ... (suivez mon regard) : INTERNET.
OH.MY.GOD.

Je tapais mes questions dans le moteur de recherche et je lisais. Beaucoup ! Je n'ai fait que ça pendant la première semaine à la maison. Mon Iphone m'indiquait une dure quotidienne passée sur le téléphone de près de 7h. Je tombais sur des forums avec des Mamans au bord de la déprime qui s'échangeaient des expériences traumatisantes. Et je me disais que j'étais entrain de vivre la même chose ou que ça allait m'arriver. J'ai commencé à développer une boule de stress dans mon ventre et sur le coup j'ai imaginé que je tombais malade. J'ai perdu l'appétit pendant une paire de jours, j'ai eu mal dans le bas ventre et je mettais ça sur le coup de l'utérus qui reprenait sa forme, et puis j'ai aussi cru que j'avais une gastro ! Jusqu'au moment où les larmes sont arrivées ...

Je me suis mise à pleurer dès que je parlais de mon bébé où qu'on me parlait de mon rôle de mère. Je pleurais presque tous les jours. J'étais désemparée face à cette nouvelle vie à la maison. J'avais terriblement envie de reprendre le travail, je ne me sentais pas "capable" d'assurer cette nouvelle vie avec tant de responsabilités ! Ce petit être que j'aime du plus profond de mon coeur me confronte à une charge tellement forte que j'en avais le vertige. J'étais dans un panaché de contradictions. L'envie de ne perdre aucune minute auprès de mon fils et l'envie folle qu'il fasse ses nuits, que la vie soit installée, que tout soit facile. Qu'est-ce que je regrette aujourd'hui d'avoir pensé ainsi ...

Je sortais m'aérer l'esprit en faisant un tour de pâté de maison quotidien. Je me revois passer des coups de fil à des copines Mamans en leur demandant "mais comment TOI tu fais ?". Et chacune me rassurait à sa manière "Ne t'en fais pas ton petit n'a que quelques jours, laisse toi du temps, laisse lui le temps de te découvrir, de vous connaitre. Il va trouver son rythme, et toi le tien !"... 

Des réponses qui ne me réconfortaient que dix mn, quand je raccrochais le téléphone, je pleurais et je stressais de nouveau. Je voyais la nuit arriver avec une énorme angoisse. Je ne savais pas si j'allais dormir, si j'allais réussir à comprendre qu'il avait faim. Et je pleurais. 

Heureusement que mes copines ont continué à me booster en me répétant chaque jour la même chose. Heureusement que Bat était là pour me rassurer et me dire que j'assurais.
En parallèle, l'allaitement se mettait en place et c'était aussi un challenge. Au début c'était "juste pour voir" et finalement, la rage au ventre, j'ai eu envie de voir plus loin. Une fierté qui aujourd'hui est installée mais qui prend du temps et beaucoup sur le mental pour y parvenir.

Au bout d'une dizaine de jours, j'ai vomi, et j'ai fait une grosse sieste, dans mon lit et sans le petit. Je m'en souviens encore il faisait noir et il était près de 20h... 
Le lendemain, j'étais une autre femme, une Maman qui prenait conscience de sa nouvelle vie et de la chance qu'elle avait d'avoir son petit Axel dans le creux de ses bras. Ma vie s'est soudainement illuminée. Et mes satanées hormones se sont résignées. J'allais bien mieux.

Je me pose toujours des questions bien sûr, mais je n'ai plus cette horrible boule dans l'estomac, je n'ai plus ses craintes qui me font pleurer. J'arrive à appréhender les choses différemment et qu'est-ce que ça fait du bien de positiver ! 

A toutes celles qui ont vécu ça où qui sont en train de le vivre, je vous prie de me croire que cette chute d'hormones vous en font voir de toutes les couleurs et que ce n'est pas la "vraie" réalité que vous êtes en train de voir défiler. Le rideau va se lever pour le meilleur je vous l'assure ! Laissez juste le temps à la tempête hormonale de se calmer... Le jour est tellement lumineux ensuite :-)
Croyez-moi.

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